Je répercute ici un message des autorités consulaires à Vilnius. Je commente séparément.
"Un incident récent a occupé la section consulaire la semaine dernière. Pour éviter qu'il ne se reproduise, je vous en livre un bref récit.
Alors qu'ils étaient attablés au "Pub Universiteto", rue Dominikoniu, le mardi 23 mars, vers une heure du matin, quatre jeunes gens (deux Erasmus et deux amis de passage) ont été importunés par un individu ivre qui entendait se faire offrir à boire non sans proférer à leur égard des injures xénophobes. Econduit par nos quatre étudiants, le personnage a attendu durant deux heures à l'extérieur de l'établissement que les quatres français sortent pour les faire injurier par un acolyte, également en termes xénophobes. Piqués au vif, et n'ayant par reçu la bonne parole de ma part (ils avaient omis de s'inscrire à l'ambassade) ont répondu à la provocation en frappant l'insulteur les premiers. S'en est suivie une très courte rixe durant laquelle, l'importun a fait mine de s'enfuir poursuivi par vos collègues et s'est fort à propos affalé sous une caméra de surveillance, pendant que deux des français le frappaient à terre.
La police est arrivée comme par miracle immédiatement et a conduit tout le monde au poste.
Résultat : garde à vue pour nos quatre compatriotes qui ont fait l'objet d'une plainte. Les deux erasmus, pouvant justifier d'une résidence en Lituanie, ont été libérés dans la matinée, alors que les deux autres ont été maintenus en détention une nuit supplémentaire. Par ailleurs, la "victime" a réuni des témoignages concordants accablant les Français.
Le plaignant a finalement retiré sa plainte moyennant un accord financier très substantiel pour lui : 250 € par personne.
Vos collègues ont pu récupérer leurs passeports et rentrer en France. L'un des deux Erasmus a préféré retourner également en France.
Analyse :
Cet incident semble avoir été parfaitement orchestré pour obtenir un gain pécuniaire: la simultaneité de l'arrivée de la police, les témoignages arrangés et la course vers la caméra de surveillance donnent à penser qu'il s'agit d'un coup monté. Quand on sait que les autorités sont plutôt enclines à croire sur parole leurs ressortissants plutôt que ces étrangers aux cheveux longs qui viennent pervertir et molester leur belle jeunesse, il reste peu de chance d'avoir gain de cause quand on n'est pas né de ce coté ci du Niémen.
Dans ce genre d'affaire, si le plaignant avait maintenu sa plainte, deux procédures distinctes auraient pu être conduites :
- comparution immédiate (c'est à dire dans les dix jours qui suivent les faits), peines encourues : amende, Travail d'Intérêt général, prison.
- procédure judiciaire complète : instruction durant 6 mois à deux ans, peines de prison ferme assorties d'amendes.
Durant la procédure les mis en cause sont interdits de sortie de Lituanie.
Mon commentaire :
Vos collègues ont réagi vivement à une provocation dont le but était de leur soutirer de l'argent. Ils ne s'étaient pas inscrits au registre des français et donc n'avaient pu recevoir la mise en garde que je m'attache à vous donner systématiquement. Il est regrettable que de tels incidents -pris très au sérieux par les universités françaises dont relèvent les étudiants concernés- donnent une image négative de la Lituanie, pays somme toute bien paisible par ailleurs.
j'ajoute que tout le monde était bien imbibé.....
Que faire :
- Eviter de répondre aux provocations. Il est certes louable de défendre l'honneur national à l'étranger, mais s'abaisser au niveau de celui qui profère des injures xénophobes est une erreur lourde de conséquences.
- S'inscrire systématiquement au registre des français et inviter ceux qui ne l'ont pas encore fait à y procéder sans tarder.
- au retour dans votre université d'origine, sensibiliser son encadrement à ce type d'incident afin que vos successeurs soient informés et surtout s'inscrivent systématiquement au registre de l'ambassade.
Bonne fin de semestre, soyez prudent."
"Un incident récent a occupé la section consulaire la semaine dernière. Pour éviter qu'il ne se reproduise, je vous en livre un bref récit.
Alors qu'ils étaient attablés au "Pub Universiteto", rue Dominikoniu, le mardi 23 mars, vers une heure du matin, quatre jeunes gens (deux Erasmus et deux amis de passage) ont été importunés par un individu ivre qui entendait se faire offrir à boire non sans proférer à leur égard des injures xénophobes. Econduit par nos quatre étudiants, le personnage a attendu durant deux heures à l'extérieur de l'établissement que les quatres français sortent pour les faire injurier par un acolyte, également en termes xénophobes. Piqués au vif, et n'ayant par reçu la bonne parole de ma part (ils avaient omis de s'inscrire à l'ambassade) ont répondu à la provocation en frappant l'insulteur les premiers. S'en est suivie une très courte rixe durant laquelle, l'importun a fait mine de s'enfuir poursuivi par vos collègues et s'est fort à propos affalé sous une caméra de surveillance, pendant que deux des français le frappaient à terre.
La police est arrivée comme par miracle immédiatement et a conduit tout le monde au poste.
Résultat : garde à vue pour nos quatre compatriotes qui ont fait l'objet d'une plainte. Les deux erasmus, pouvant justifier d'une résidence en Lituanie, ont été libérés dans la matinée, alors que les deux autres ont été maintenus en détention une nuit supplémentaire. Par ailleurs, la "victime" a réuni des témoignages concordants accablant les Français.
Le plaignant a finalement retiré sa plainte moyennant un accord financier très substantiel pour lui : 250 € par personne.
Vos collègues ont pu récupérer leurs passeports et rentrer en France. L'un des deux Erasmus a préféré retourner également en France.
Analyse :
Cet incident semble avoir été parfaitement orchestré pour obtenir un gain pécuniaire: la simultaneité de l'arrivée de la police, les témoignages arrangés et la course vers la caméra de surveillance donnent à penser qu'il s'agit d'un coup monté. Quand on sait que les autorités sont plutôt enclines à croire sur parole leurs ressortissants plutôt que ces étrangers aux cheveux longs qui viennent pervertir et molester leur belle jeunesse, il reste peu de chance d'avoir gain de cause quand on n'est pas né de ce coté ci du Niémen.
Dans ce genre d'affaire, si le plaignant avait maintenu sa plainte, deux procédures distinctes auraient pu être conduites :
- comparution immédiate (c'est à dire dans les dix jours qui suivent les faits), peines encourues : amende, Travail d'Intérêt général, prison.
- procédure judiciaire complète : instruction durant 6 mois à deux ans, peines de prison ferme assorties d'amendes.
Durant la procédure les mis en cause sont interdits de sortie de Lituanie.
Mon commentaire :
Vos collègues ont réagi vivement à une provocation dont le but était de leur soutirer de l'argent. Ils ne s'étaient pas inscrits au registre des français et donc n'avaient pu recevoir la mise en garde que je m'attache à vous donner systématiquement. Il est regrettable que de tels incidents -pris très au sérieux par les universités françaises dont relèvent les étudiants concernés- donnent une image négative de la Lituanie, pays somme toute bien paisible par ailleurs.
j'ajoute que tout le monde était bien imbibé.....
Que faire :
- Eviter de répondre aux provocations. Il est certes louable de défendre l'honneur national à l'étranger, mais s'abaisser au niveau de celui qui profère des injures xénophobes est une erreur lourde de conséquences.
- S'inscrire systématiquement au registre des français et inviter ceux qui ne l'ont pas encore fait à y procéder sans tarder.
- au retour dans votre université d'origine, sensibiliser son encadrement à ce type d'incident afin que vos successeurs soient informés et surtout s'inscrivent systématiquement au registre de l'ambassade.
Bonne fin de semestre, soyez prudent."