Le "livre blanc" qui a été remis il y a quelques mois à Nicolas Sarkozy vient d'être rendu public :
http://www.diplomatie.gouv.fr/fr/IMG/pdf/2LIVREBLANC_DEF.pdf
C'est l'oeuvre d'Alain Juppé et de Louis Schweitzer.
Il s'agit d'une prospective sur 2008-2020, qui démarre sur une note modeste, rappelant que personne n'avait prévu la disparition du bloc communiste et que les auteurs ne peuvent évidemment pas prétendre savoir ce qui va se passer d'ici à 2020. Quand on lit le passage sur le Transcaucase on constate d'ailleurs qu'ils n'avaient pas prévu le conflit russo-géorgien
La première partie est axée sur la politique étrangère de la France, la seconde sur des propositions de réforme du ministère des affaires étrangères et d'autres administrations exerçant leurs attributions à l'étranger.
Je vais m'axer sur un seul point : le rapport propose la suppression de la mission de protection des Français dans l'Union Européenne au profit d'une "lutte contre les discriminations". Plus de protection consulaire dans l'Union Européenne, donc.
Dans mon esprit la protection s'exerce à l'égard des Français incarcérés, et par la mise en place d'un plan de sécurité.
Les visites consulaires à un détenu sont pourtant très importantes, même réduites à leur plus simple expression : l'administration pénitentiaire, confrontée à un témoin extérieur, qui plus est diplomate, réfléchira à deux fois avant d'infliger des traitements inhumains ou dégradants à un détenu. Juppé veut supprimer cela, et ça me parait très grave si ce n'est pas remplacé par un autre dispositif, par exemple qu'un avocat mandaté par l'ambassade assure ces visites, avocat qui agirait sous le contrôle d'un bureau ad hoc basé à Paris (c'est une idée personnelle ).
Le plan de sécurité : Le supprimer reviendrait à déléguer intégralement aux autorités locales la protection des Français, par exemple lors de crises majeures. Ca me parait singulièrement irréaliste : face à une crise majeure l'opinion publique française fera que la France enverra des moyens pour assister ses ressortissants. Sauf que si rien n'a été prévu à l'avance l'efficacité de l'opération sera forcément moindre.
Voilà donc deux points que j'aimerais voir creuser par nos réformateurs, et par les associations qui représentent les Français à l'étranger.
Cela dit il y a de tout dans ce rapport, mais j'ai le pressentiment que beaucoup de choses vont être appliquées, d'où la nécessité pour les Français résidant à l'étranger de profiter de la réforme pour essayer d'améliorer les choses, au-delà de l'objectif premier de réduction des coûts (pudiquement présenté comme nécessaire pour créer des postes qui manquent cruellement en Asie).
http://www.diplomatie.gouv.fr/fr/IMG/pdf/2LIVREBLANC_DEF.pdf
C'est l'oeuvre d'Alain Juppé et de Louis Schweitzer.
Il s'agit d'une prospective sur 2008-2020, qui démarre sur une note modeste, rappelant que personne n'avait prévu la disparition du bloc communiste et que les auteurs ne peuvent évidemment pas prétendre savoir ce qui va se passer d'ici à 2020. Quand on lit le passage sur le Transcaucase on constate d'ailleurs qu'ils n'avaient pas prévu le conflit russo-géorgien
La première partie est axée sur la politique étrangère de la France, la seconde sur des propositions de réforme du ministère des affaires étrangères et d'autres administrations exerçant leurs attributions à l'étranger.
Je vais m'axer sur un seul point : le rapport propose la suppression de la mission de protection des Français dans l'Union Européenne au profit d'une "lutte contre les discriminations". Plus de protection consulaire dans l'Union Européenne, donc.
Dans mon esprit la protection s'exerce à l'égard des Français incarcérés, et par la mise en place d'un plan de sécurité.
Les visites consulaires à un détenu sont pourtant très importantes, même réduites à leur plus simple expression : l'administration pénitentiaire, confrontée à un témoin extérieur, qui plus est diplomate, réfléchira à deux fois avant d'infliger des traitements inhumains ou dégradants à un détenu. Juppé veut supprimer cela, et ça me parait très grave si ce n'est pas remplacé par un autre dispositif, par exemple qu'un avocat mandaté par l'ambassade assure ces visites, avocat qui agirait sous le contrôle d'un bureau ad hoc basé à Paris (c'est une idée personnelle ).
Le plan de sécurité : Le supprimer reviendrait à déléguer intégralement aux autorités locales la protection des Français, par exemple lors de crises majeures. Ca me parait singulièrement irréaliste : face à une crise majeure l'opinion publique française fera que la France enverra des moyens pour assister ses ressortissants. Sauf que si rien n'a été prévu à l'avance l'efficacité de l'opération sera forcément moindre.
Voilà donc deux points que j'aimerais voir creuser par nos réformateurs, et par les associations qui représentent les Français à l'étranger.
Cela dit il y a de tout dans ce rapport, mais j'ai le pressentiment que beaucoup de choses vont être appliquées, d'où la nécessité pour les Français résidant à l'étranger de profiter de la réforme pour essayer d'améliorer les choses, au-delà de l'objectif premier de réduction des coûts (pudiquement présenté comme nécessaire pour créer des postes qui manquent cruellement en Asie).